
L’union fait la force
Bonjour à toutes et à tous,
En cette semaine d’information sur la santé mentale ayant pour thème le lien social et comme une nouvelle forme de contre-pied avec mon post précèdent sur la solitude, il faut être bien avec soi, oui mais après ? Après ? Après c’est que l’aventure commence, c’est même là que la formidable aventure continue. Celle de l’humanité. Celle d’un collectif qui, fort de sa diversité, relève les défis les plus fous depuis 550 millions d’années. Celle de vivre avec un capital compétence des plus faibles.
En effet nous n’avons pas d’écaille, ni de griffe. Nous ne voyons pas la nuit et n’entendons, bien souvent, que ce que nous voulons entendre mais nous avons la compétence de l’union qui a elle seule fait la force. Telle est la portée de la fable que je suis heureux de vous présenter avant d’en observer les bénéfices quant à notre santé mentale. Bonne lecture, on en parle après.
Un jour, on demanda à un sage de donner sa vision du paradis et de l’enfer.
En enfer, dit-il, je vois des hommes qui sont attablés devant de grands plats de riz, mais ils meurent de faim, car les baguettes qu’ils ont pour manger sont longues de deux mètres. Ils ne peuvent s’en servir pour se nourrir.
Au paradis, je vois les mêmes hommes assis à la même table et tenant les mêmes baguettes. Ils sont heureux et en bonne santé, car chacun se sert de ses baguettes pour nourrir celui qui est assis en face de lui.
Que nous apprend cette fable en santé mentale ?
Indépendance ou autonomie
Tout d’abord qu’il est important de savoir s’occuper de soi. S’entendre et se répondre cela porte un nom : l’autonomie. Du grec auto nomos, se donner une règle. Savoir qui on est c’est bien, vivre avec soi encore mieux, être indépendant ? Aie… là c’est le drame. En effet, l’indépendance est bien le cheval de Troie de l’humanité. Un concept qui entre et dont on ne se sort pas. Il tire son origine de dépendre, du matin despendere être suspendu. Force est de constater que l’heure n’est pas à la dépendance. On veut exister pour soi-même et par soi-même. Or c’est oublier d’où on vient, oublier ce qui nous fait, oublier ce qui nous tient.
En effet, clamer et déclarer son indépendance c’est donc couper ce lien qui nous tient au-dessus d’un vide, au-dessus d’un abyme. À vouloir être soi on en oublie qui on est. Car on est et on nait d’autant mieux qu’on est reconnu. Pour cela il faut l’aide d’un autre. Miroir ô mon miroir sans toi je ne serai rien, avec toi je serai tout. Cette fable nous enseigne donc qu’il nous faut bien être avec nous même, automne, mais nous met en garde contre l’indépendance. Au risque de notre vie et donc de notre santé mentale. Interdépendants
DIY ?
L’heure est au do it yourself. C’est bien de vouloir faire les choses par soi-même mais c’est comme tout c’est un équilibre. Faire tout soi-même au point de refuser toute aide, faire tout soi-même au point d’en embrasser l’idée même d’y arriver c’est oublier la réalité : on n’est pas faits pour tout faire. En effet, comme toute abeille, toute fourmi, l’être humain est spécialisé. Au football on ne peut avoir les compétences pour attaquer et pour être défenseur, chacun a, à sa place, ses compétences.
Il en va de même en santé mentale. Selon qui on est ; on ne peut absolument tous savoir gérer nos émotions, notre attention et notre communication. Si je ne sais pas m’exprimer peut-être que quelqu’un aura le bonheur de le faire pour moi, peut être que quelqu’un aura la joie d’écouter mieux pour moi. On dit que les TSA, les TDAH, les borderlines, les schizophrènes et autres (pardon pour le raccourci) sont des troubles mais on oublie qu’ils ont aussi des compétences uniques. Quelqu’un avec TSA sur un marché le samedi matin est bien troublé là où à coder le dernier Windows il s’épanouit.
Nous sommes complémentaires et ce panel de compétences est précieux, à nous de savoir l’utiliser, de le partager. La santé mentale est un modèle open source, chacun apporte ses compétences et on ne peut être omniscient autant qu’omnipotent. Cela s’appelle la biodiversité.
La vie c’est donc comme un bon repas, un bon match de foot. Le bonheur de jou(ir)er ensemble. Le bonheur d’aider l’autre avec les compétences qui sont les nôtres. Le bonheur de se faire aider avec les compétences que nous n’avons pas.
Ainsi, faisons avec nous-même et posons un peu cet ego qui nous empêche de demander de l’aide à notre voisin. Tout est une question d’équilibre
Bonne semaine à tous,
Yannick 🤘
PS : mes yeux fatiguant parfois un peu c’est avec plaisir que je sollicite votre veille orthographique. Alors n’hésitez pas à me corriger (j’aime ça)
Fable issue du livre « Les Philo-fables pour vivre ensemble » de Michel Piquemal
