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Psychologie de l’illusion 3/4 Qu’est-ce qui est vrai (alors) ?

Comment s’y retrouver, alors, si nos sens nous trompent ?  Deux posts pour y répondre. Pour commencer, la réponse tient à la notion de vérité. En effet, qu’est-ce qui est vrai dans ce monde ? Sur quoi baser nos actions et sur quoi baser notre contrôle pour avancer dans cette vie ? Avant de terminer avec un article plus ample la semaine prochaine, commençons par convoquer, brièvement,  trois arguments propres à nous aider à trouver cette vérité.

Ce qui est vrai est ce qui n’est pas faux

En philosophie des sciences, la vérité existe tant qu’on ne la contredit pas. C’est ce que dirait Carl Popper : tout est vrai tant que l’on ne démontre pas que c’est faux, ce qu’il appelle l’argument d’irréfutabilité : J’ai donc toujours raison jusqu’à ce que l’on me montre que j’ai tort

Ainsi, nos sens disent vrai jusqu’à ce que l’on perçoive le contraire. En effet, la grande majeure partie du temps, nos sens fonctionnent très bien, accordons leur notre confiance. Soit, c’est déjà une idée mais cela nous suffit-il pour avancer sereinement ? Non Ô que non. 

Ce qui est vrai ? C’est ce qui marche.

Selon Watson (et le contextualisme fonctionnel) ce qui est vrai serait ce qui marche au regard du but que l’on se donne. Et ce but dépend de quoi ? Eh bien du contexte ! Ce qui marche une fois à un moment ne marchera pas forcement à un autre.

C’est se poser la question : est-ce que cette pensée, lutter contre cette émotion, ou faire cela m’aide à avancer ou non ?

Pour cela, il nous faut une bonne dose d’instant présent (donc développer nos 5 sens) qui nous permettent de mieux identifier le contexte et une autre dose  de « savoir ce qui compte pour nous » ce qui nous permettra ensuite de sélectionner l’action à engager. Ainsi, peu importent nos sens, peu importent nos pensées, la prise de distance et le recul (acceptation et défusion) nous permettent, ensuite, de choisir ce qui marche en fonction du contexte. La bonne action au bon moment et la fin justifiera les moyens. Tous les moyens ? Certains moyens pour moi oui, mais pour vous ?

Ce qui est vrai, c’est ce qui marche pour soi, les autres et le monde.

Ce qui est bien pour l’un ne sera pas forcément bien pour l’autre… je vous laisse songer à l’actualité pour appuyer cet argument.

Le point précédent nous centre sur nous en oubliant que nous ne sommes pas seuls et tend quelque peu à l’individualisme. Ainsi, Emmanuel Kant avec sa conception de la morale universelle conclurait la chose avec ce qui est vrai est ce qui apporte du bon pour soi, les autres et le monde (quelque peu utopique, je sais).

 

Ici, ce serait : est-ce que si tous les êtres du monde faisaient cela, est-ce que cela marcherait mieux pour tout le monde ?


Pour résumer, en thérapie d’acceptation et d’engagement, plus que de chercher LA vérité absolue, ce serait la vérité de ce qui nous permet d’agir. Plus que de lambiner dans un passé effacé, un futur plus qu’incertain. Plus que de juger si nos pensées sont justes ou non, nos émotions bonnes ou mauvaises et de les parsemer de relatifs  jugements, apprenons à faire avec notre part d’incertitude, notre part d’erreur. 

Abandonnons l’idée d’être une machine qui elle même ne sait pas tout et faisons avec cela pour tendre vers la lumière d’un devenir meilleur.

Ecouter son corps et guetter l’instant présent (et cela s’apprend).

Ce que fait le monde du vivant pour tendre vers ce qui lui fait du bien. Peu importe l’ivresse du sens et de la vérité pour peu que l’on ait l’ivresse de l’avancée.

A la semaine prochaine pour conclure ces 4 sessions,

Bonne semaine à toutes et tous,

Yannick