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Le silence. c’est aussi la vie

Bonjour à tous,

 

C’est après une pause de trois mois que j’ai plaisir à vous retrouver. Trois mois de silence pour retrouver le gout de l’essentiel, cette citation est alors l’occasion pour moi de disserter sur le bienfait du silence en santé mentale. Et avec un certain sens du contre-pied, c’est pile au moment de la semaine internationale pour la santé mentale ayant pour thème les relation sociales. C’est donc un bon moment pour sortir du silence !

 

En effet, entre deux et trois posts par semaine, deux livres publiés en trois ans et un certain nombre de lives et de conférences cela fait beaucoup de parole et d’activité au point que, dans le brouhaha, on en oublie l’essentiel, on est à court d’essence, à cours de sens. Je me suis donc offert une dépression professionnelle, entendez par là une volonté de lever la pression de la publication stimulée par les réseaux sociaux. J’ai eu le besoin de me taire pour mieux retrouver le gout de parler et surtout de partager.

 

C’est donc avec cette citation que je reprends le chemin du partage et de la déstigmatisation en santé mentale. Ce mois-ci revisitons notre rapport à la solitude et au silence.

 

C’est peu dire qu’en santé mentale le silence, la solitude et le vide sont sources d’angoisses, de peur et de bon nombre de comportements compensatoires (combler avec la nourriture, l’alcool, le travail… les réseaux).

 

On fuit, on se fuit.

On comble et on sombre

 

Oui cette tendance à fuir la solitude et le vide est bien problématique en santé mentale car elle nous pousse à combler avec tout un tas d’activité pour justement ne pas affronter le silence, l’ennui, la solitude. En thérapie d’acceptation et d’engagement on appelle ça de l’évitement expérientiel (lutter contre ses sentiments désagréables). Et si on apprenait à se taire et à écouter ? Et si on apprenait à se parler et à s’écouter et ce pour deux bonnes raisons en santé mentale :

 

Se taire c’est s’entendre

S’écouter c’est se trouver

 

J’aime à dire qu’être seul ce n’est pas la solitude. La solitude c’est lorsqu’on n’est plus avec soi, c’est lorsqu’on s’oublie. Lorsqu’on est seul on se donne ainsi la possibilité d’être avec soi. On se donne la possibilité d’entendre l’essence de soi, ses besoins, ses sentiments, ses désirs. Là où, entouré d’autres personnes, on n’entend moins bien et surtout on entend les besoins des autres, les besoins de la société, les besoins qu’on nous créé. Ainsi, apprendre à affronter le silence c’est se laisser une chance de se trouver, de se retrouver. Et je suis d’accord ce n’est pas simple mais songez à une addiction, ce n’est pas simple non plus. Ici c‘est une addiction au bruit, au brouhaha.

 

Faire vide pour faire le plein

S’affamer pour retrouver la faim

 

Deuxièmement, affronter le silence et la solitude c’est aussi une occasion d’y retrouver l’essentiel : la vie, l’envie. En effet, tout comme la nature se met en sommeil l’hiver pour se resourcer et rejaillir au printemps, il faut traverser une période de vide pour retrouver le gout de la plénitude. C’est ce que les japonais appellent le Hara Hachi Bun, ne manger qu’à 80% de sa faim pour garder l’appétit. Combler ses envies à 100% c’est ainsi perdre le goût, savoir s’affamer (faire du vide) c’est se mettre en quête perpétuelle du plein. Ici on parlerait de nourriture de l’esprit, apprendre, comprendre, créer, innover. Ainsi, passer par un moment de silence c’est s’offrir un récréation, une re-création, une occasion de retrouver le désir. Il n’y a ainsi pas de désir sans manque, pas de satiété sans faim.

 

En santé mentale, apprendre à faire avec la solitude et le silence est donc essentiel. Elle nous permet donc de trouver notre essence et surtout elle nous évite dès lors de combler avec bon nombre d’activités elles, nocives pour notre santé. Pas besoin de combler avec du bruit lorsqu’on a appris à apprivoiser le silence !

 

Or, en bon addict’ à l’hyperactivité, acceptons que les premiers moments de silence et de solitude ne puissent être agréables, le corps déteste le changement (même s’il est bénéfique). C’est un peu comme le sucre dans le café, il faut du temps pour peu à peu se passer du sucre et pour réellement apprécier le café. Changer son point de vue sur ses sentiments peu agréables c’est déjà les accueillir et pour aller plus loin sur l’acceptation des émotions j’en ai rédigé deux articles complets ici

Qu’est-ce que l’acceptation ? 1/2

Qu’est-e que l’acceptation ? 2/2

et un chapitre entier dans mon premier livre (Trouver son bonheur dans sa tête et dans son corps, dispo chez votre serviteur, m’envoyer un mail ici ydescharmes@gmail.com)

 

La plénitude a besoin du manque pour s’exprimer

L’être humain de souffler pour s’inspirer

 

 

Voilà j’espère vous avoir éclairé et vous avoir donné envie de vous ennuyer, de vous poser. Laissons nos enfants s’ennuyer, prenons le temps d’apprivoiser le silence, c’est bien pour la santé mentale et ce pour mieux retrouver le gout des relations sociales !

 

Pour ma part après trois mois de silence me voici avec le plein des sens.

 

A la semaine prochaine pour un nouveau post !

 

Amitiés,

 

Yannick 🤟