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Ce contre quoi l’on resiste existe, comment avancer avec ses ressentis désagréables?

Bonjour à toutes et à tous,
Voici une petite métaphore que m’a inspirée une publicité qui peut tous nous aider à mieux gérer nos émotions…

 

 


C’est une métaphore également inspirée de celle du bus de Steven Hayes et ses collègues (Hayes, Strosahl et Wilson, 1999) pour celles et ceux à qui j’aurais pu conter celle-ci.


Imaginez donc que dans votre tête,  au dernier étage de votre building personnel en quelques sortes, se déroule le conseil d’administration de votre vie. 
Vous êtes l’administrateur en chef , le Boss. Vous avez ainsi le costume, le fauteuil, vous êtes au bout de cette gigantesque table ovale et c’est vous qui prenez les décisions, vous qui agissez.
Comme avant tout conseil d’administration et en tant que directeur (rice), vous avez une idée (c’est vous le visionnaire 😉  de ce vers quoi vous aimeriez que votre entreprise avance. L’entraide, l’activité physique, l’apprentissage, changer de travail ou plus simplement (mais aussi  malheureusement difficilement) sortir de chez vous…etc. 
Ces directions de vie sont d’ailleurs inscrites à l’ordre du jour de ce conseil d’administration.
Ainsi, imaginez que dans votre tête et autour de cette table, entrent, un à un, chacun de vos conseillers.

Acte 1


Peut être pourriez-vous, dans un premier temps, fermer les yeux et imaginer quels sont ces conseillers qui se pointent à chaque fois que vous avez du mal à avancer.
Par exemple…
Il y a tout d’abord la peur avec ses paroles “tu n’y arriveras jamais” ou encore “et si ça rate?” elle vient aussi avec ses adjoints « boule dans le ventre » et « respiration bloquée ». 

Que faites vous pour vous débarrasser de ce conseiller qui manifestement vous empêche d’agir?
Vous  argumentez votre projet de vie, à négocier avec cette peur qui vraisemblablement n’a cure de vos explications et parle bien plus fort que vous.
Pendant ce temps là… le temps passe et aucune action n‘est engagée et d’autres conseillers sont même arrivés.
Effectivement, entre la colère et son cortège de jugements et d’autocritiques du style: “tu es nul(le)”, “tu es un (e) incapable ou bien “ils ne comprendront rien”… etc. Idem vous discutez, argumentez, vous cherchez à repousser l’un et l’autre sans plus de succès.

Pendant ce temps là….rien n’avance.

Un autre conseiller inscrit au CA entre alors et se nomme Tristesse..etc. Vous seul(e) savez combien de conseillers seront présents au sein de cette pièce. Ainsi, ces conseillers parlent tous en même temps et vous, pauvre directeur(rice), essayez, en vain, de calmer tout le monde. Colère vous juge mais fait sursauter Peur tandis que Culpabilité et Tristesse s’en donnent à la suite à coeur joie “les autres avancent, mais pas toi !!”. Vous décidez alors de les séparer et de les faire sortir. 

Que se passe-t-il? 

Ce sont vos conseillers légitimes, ils reviennent à la fois plus remontés. Ce conseil, je vous l’accorde, se passe au plus mal. Décidément, faire taire, chasser, argumenter contre ces conseillers ne paye pas, voire cela empire….
Cette lutte est stérile certes, mais cela se passe-t-il aussi pour vous dans votre tête lorsque ces conseillers se pointent? La lutte contre ces événements intérieurs vous empêche-t-elle vous aussi d’avancer en direction de ce qui compte?


Acte 2

Prenez une nouvelle fois le temps de noter de quelle manière vous interagissez avec ces personnages. Vous négociez? argumentez? Les chassez?.
Ce second temps représente notre façon de lutter contre nos ressentis désagréables, notre façon de la faire disparaitre pour, au final, les voir revenir.
Alors comment faire?

Acte 3 

  
Peut-être pourriez-vous commencer à trouver une alternative car n’oubliez pas… vous êtes le Boss et l’entreprise est à l’arrêt. 

Scène1

 Lors de votre prochain conseil d’administration (c’est à dire, lorsqu’au moment d’agir la peur, la colère ou la tristesse, par exemple, vous bloqueront avec leur discours) imaginez vous installé(e) au bout de la table et prenez le temps d’observer chacun de vos conseillers.
Tout d’abord, si vous les observez, dites-vous que vous n’êtes par eux et qu’il ne sont pas vous, pas à votre place, celle du directeur de l’entreprise de votre vie.  
C’est vous le Boss et ce ne sont que des conseillers. Vous seul(e) avez la capacité d’agir, eux n’ont que la capacité de vous conseiller.

Scène 2


Ensuite, imaginez-vous vous lever en plein vacarme et, tour à tour, vous les regardez dans les yeux. Alors, avec votre plus grande bienveillance, votre plus grande compassion, un peu comme si vous accueillez chacun comme un enfant qui a peur, qui est triste ou en colère posez votre main sur leur épaule: sans rien dire. Les uns après les autres.

Scène 3

Autre solution: Plutôt que de lutter contre eux imaginez vous assis(e) sur votre fauteuil, leur tendre les bras (ce sont vos conseillers ne l’oubliez pas) en les remerciant (oui je sais votre tête doit bien vous dire un truc du style “ce n’est pas possible!”). « Merci à toi Peur pour tes conseils certes un peu durs, je ne doute pas que tu veuilles me protéger de la faillite: J’agirai en fonction” ou encore “Merci à toi Colère de me piquer les fesses, certes cruellement, avec les “tu es nul(le)”: J’agirai en fonction”…etc. 

J’agirai désormais avec vous et non contre vous: J’agis 

Que ressentez-vous à cet instant au fond de vous? Alors lutter ou bien faire de la place, quelle différence cela fait-il?
Ce troisième acte représente l’acceptation et la compassion envers soi-même.  Ainsi, plus nous faisons de la place à nos ressentis, plus nous nous en libérons et pouvons agir avec eux et non contre eux.

Mais(!), ceci est plus facile à dire qu’à faire. Entrainez-vous et vous verrez différemment ces conseillers et apprendrez peut être à les aimer 🙂
Pour finir j’aimerais citer Donald Walsh auteur de « Conversation avec Dieu » qui reprends CG. Jung,

Ce contre quoi tu résistes existe

ce que tu regardes s’efface 

A bientôt !
Yannick

Psychologue aux multiples influences je base ma pratique de prise en soin sur la thérapie d'acceptation et d’engagement, la psychologie positive ainsi que les thérapies cognitivo-comportementales. En institution, en cabinet de ville, en formation professionnelle ou encore en tant que Blogueur ma vision de la personne en souffrance est bien celle d'une personne non pas "malade" mais plutôt "coincée": En devenir. C'est ainsi à travers une pratique mêlant psychologie, philosophie, humour et métaphores que je voue mon activité professionnelle à aider la personne à avancer vers ce qui compte pour elle.

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