Joyeuses fêtes? A ceux qui ne sont pas à la fête des fêtes
Bonjour à toutes et à tous,
Je vous souhaite à toutes ainsi qu’à tous de passer de bonnes fêtes de fin d’année auprès de vos proches et de ce qui compte pour vous.
Ces souhaits sont bien évidemment sincères mais je sais également que cette période N’EST PAS obligatoirement une « bonne période », soit parce qu’un proche vous manque, soit que le climat familial n’est pas propice ou encore que tout simplement vous n’aimez pas les fêtes de famille et qu’elles ne font pas partie de vos valeurs.
Le « tous heureux – tous joyeux » a certaines limites et peut ressembler à une dictature du Bonheur.
Non, soyons honnêtes, la période des fêtes n’est pas bonne par nature. Les uns célèbrent Jésus, d’autres la famille enfin beaucoup d’autres le Père Noël, l’insouciance, l’émerveillement. Ce qui est propre à chacun s’impose parfois à tous.
Pour beaucoup d’autres donc, les fêtes ne sont qu’angoisse, manque ou encore peur du conflit pour ne pas dire un moment propice à la colère. Nous sommes loin du Merry Christmas chanté aux USA aux portes du voisinage. C’est comme ça.
Si vous vous situez dans ce dernier cas cet article est pour vous.
Tout d’abord, le 25 et 31 décembre ne sont à l’échelle de l’univers que des moments de l’espace et du temps. Personne n’est donc censé, personne n’est donc obligé de fêter quoi que ce soit. Sauf que bien souvent nous nous sentons obligés, happés par la tyrannie du « tous joyeux » qui à la fois sonne faux et fait tant de mal pour ceux pour qui ce moment n’est pas une fête.
La question reste alors que faire car souvent ne rien fêter est mal perçu ou bien cela n’est carrément pas possible au risque de faire éclater une famille, un conflit.
Que faire?
Premièrement, vous avez le droit de souffrir, le droit de ne pas être heureux, le droit de ressentir ce que vous ressentez. C’est comme ça. La tristesse est là, au creux de votre poitrine et s’ancre dans un tourbillon sourd par cercles, vicieux. La colère est peut être là également, boule dans le ventre lourde et immobile, qui fait écho à votre tête qui vous raconte « ce n’est plus possible! ». C’est comme ça. Depuis combien de temps luttez vous contre ces ressentis? Fumer, boire, éviter, faire semblant cela marche-t-il? Non bien sûr, mais l’on fait comme l’on peut.
Double peine
En effet, en plus de ne pas ressentir ce que vous êtes censé.e ressentir, voilà que votre peine s’aggrave à force de lutter. Tel.le coincé.e dans des sables mouvants vous vous agitez en attendant. En attendant que le temps passe. Il passe certes mais pendant ce temps là l’on s’enfonce pour à coup sûr mettre des jours à remonter. Chaque année c’est comme çà, inlassablement. Mais cela va passer, assurément.
Dans ce premier mouvement l’idée n’est pas d’exprimer cette souffrance, surtout si personne ne peut l’entendre, mais bel et bien de reconnaitre et vous donner le droit de ressentir ce qu’il y a là au fond de vous et s’économiser d’aggraver le problème. Accepter, faire de la place.
Faire de la place
En effet, ces fêtes ne sont pas joyeuses pour vous, elles ne l’ont jamais été ou le furent mais guère plus. Il semble alors difficile de les rendre joyeuses au premier abord. C’est comme ça. En revanche et à la différence des sables mouvants, ces fêtes ne dureront pas alors laissons glisser le temps, l’espace, sur notre peau, sur notre âme et n’aggravons pas notre cas.
Faire de la place à cela c’est peut être se donner le droit de vivre les choses différemment. Qu’avons nous à gagner à lutter contre cela? Rien nous l’avons vu.
En revanche, en travaillant à faire une place, à observer ce qui se passe en nous et tel un orage le regarder passer c’est peut être l’occasion de faire cohabiter cette souffrance avec d’autre émotions plus agréables comme la joie et l’émerveillement.
Oui, car contrairement à ce que nous pensons les émotions dites « positives » et « négatives » ne sont pas opposées, l’une ne doit pas forcément chasser l’autre pour exister.
La cohabitation temporelle
En reconnaissant le fait que ces fêtes ne sont pas agréables pour vous, que cette souffrance est inéluctable car rien ne fera revenir cet être cher, rien ne résoudra pour l’instant ce problème familial et que dans ce continuum espace-temps cela passe tel un fleuve qui s’écoule vous vous économisez d’aggraver les choses.
Vous pourrez alors peut être agir vers ce qui compte pour vous avec cette souffrance et non sans comme nous y invite ce Diktat « Tous heureux ». Les fêtes ne seront pas plus joyeuses, non, d’ailleurs je vous l’ai dit elles ne le sont pas en soit, en revanche il ne tiendra qu’à vous d’en faire ce que vous souhaiterez.
Agir telle que la personne que vous souhaiteriez être
Nous touchons alors au cœur de cet article, et ainsi à la seule prétention de celui ci. Avancer et agir en votre direction et arrêter de creuser. Au moins, le 1er janvier, vous n’aurez pas à remonter. Et ainsi faire d’une fatalité, une occasion. Une occasion de Soi. Votre souffrance ne partira pas ce soir… alors… invitez là donc à danser.
Ainsi à la sauce ACT je pourrais vous dire « si ces émotions, ces sensations et ces pensées désagréables étaient là mais qu’elle ne vous bloquaient plus, que ferait la personne que vous aimeriez être? ».
Alors comment on le passe ce Noël? En prenant le pouvoir: entrez dans la danse
L’idée est alors de faire de la place à ses ressentis mais aussi de prendre le pouvoir sur eux, vous ne pouvez pas les changer mais vous pouvez changer votre façon de les recevoir, de les percevoir. Vous pouvez changer votre façon d’agir.
Une valse à trois temps : 1- J’accepte 2- Je change de cadre 3- Je m’engage.
1 Accepter
Plus vous luttez contre vos ressentis plus ils prennent le pouvoir, alors décrivez les, observez les et asseyez les gentillement au creux de votre corps. Et faisons de la place pour autre chose et rappelez vous cet article si vous ne l’avez pas déjà lu (nos émotions): ce contre quoi tu résistes existe, ce que tu regardes en face s’efface.
2 Choisir le cadre.
Comme souvent au sein de ce blog et en ACT c’est en changeant le contexte (voir cet article ici) de perception. Je vous le rappelle une nouvelle fois le 25 et 31 ne sont rien en soi, il ne le sont simplement « festifs » qu’au sein d’un contexte – social -, un cadre qui est interchangeable.
Les valeurs
Avant de faire quoi que soit il convient d’identifier en quelle direction il vous est souhaitable d’avancer (plus de détails ici). Comme une alternative au sables mouvants. Nous sommes d’accords, ces fêtes vous ne les aimez pas mais peut être qu’au sein de celles-ci il y a des valeurs qui pourraient vous satisfaire, même à minima.
Imaginez vous dans 5 ans. Comment aimeriez vous raconter la façon dont vous avez agis au cours de ces soirées. En ruminant, en buvant excessivement, en râlant? Non, assurément non, car vous ne seriez pas en train de lire cet article (et d’ailleurs si vous lisez cet article c’est que vous avez envie de les passer d’une certaine façon, mais laquelle?).
Imaginez alors la façon dont vous aimeriez agir: « j’aimerai agir avec… » quelle qualité?. S’il devait y avoir trois valeurs parmi des champs divers comme les relations, les loisirs ou encore la santé donnée à votre corps / votre esprit, quelles seraient ces valeurs? Politesse, gastronomie, équilibre alimentaire, spiritualité, échange…?
Au choix…
Une fois trouvées ces trois valeurs, vous pouvez entrer dans la danse et choisir votre cadre. Ce cadre, ce contexte, au sein duquel vous aller vivre ces soirées parmi ceux que je vous ai concoctés.
L’extraterrestre
Imaginez que vous êtes un extra terrestre qui débarque un soir de Noël sur terre. Vous atterrissez donc dans cette famille, dans cette maison. Prenez alors ce point de vue d’extra terrestre qui observe les choses avec un œil neuf, sans préjugé et surtout dans le moment présent.
Essayez de décrire ce qui se passe devant vous et en vous sans juger « comme si c’était la première fois ». La première fois que votre Mère vous serine parce que vous êtes célibataire (big up à Bridget Jones :-). Ou encore que votre ex-conjoint vous fait du chantage par sms ou encore que votre ex-époux.se vous manque.
Congédiez les apriori de votre tête et laissez les choses autant que vos ressentis glisser sur vous comme un E.T pourrait le faire. L’idée n’est alors pas de ne pas vivre les choses, mais simplement de les prendre avec une distance et surtout sans jugement. Acceptation et pleine présence.
Les paris
Les paris sont ouverts. Notez sur une feuille ou dans votre tête, seul ou à deux, tous les événements, les paroles, les gestes dont vous pariez qu’ils auront lieu lors de ces repas. Un oncle qui parle des fonctionnaires, une belle mère qui fait 36 desserts, le pâté de sanglier du beau-frère. Faites des paris et mettez des points pour chaque item. Vous verrez, vous ne vivrez pas ces événements, inéluctables, de la même manière.
La procuration
Ce cas ci est destiné à tout ceux qui souffrent d’avoir perdu un être cher. Cette personne n’est plus là malheureusement pour profiter de ces moments avec vous et vous culpabilisez peut être de les vivre sans elle. Imaginez alors que cette personne, qui ne peut plus profiter de toutes ces choses, vous ai légué une procuration. Une procuration de vie.
En effet, une procuration pour vivre ces choses comme elle/il aurait voulu les vivres. Vivez alors chaque couleurs, chaque saveur chaque événement avec l’acuité d’une personne qui ne peut plus les vivre. Boire à sa santé, respirer en sa mémoire. Vivez alors ce moment comme elle/il aurait aimé que vous les viviez et ainsi, de cette manière, vous rendrez cette personne présente en votre cœur. Elle n’est plus là, mais elle est là, où il faut dans votre cœur et non sur un strapontin, dans votre tête.
Le film
C’est un grand classique du cinéma Français: La buche, le gout des autres, cuisine et dépendances… le repas à huit clos. Durant ces fêtes imaginez que ce repas, cette journée soit un tournage de ces films cultissimes. Observez et essayez d’imaginer chacun des participants en personnages de film voire de dessin animé. L’essentiel est toujours de prendre de la distance.
Mais au fond, qui ne joue pas un rôle lors de ces fêtes? Qui est vraiment naturel.le? L’un joue le grand frère, l’autre la maman parfaite ou encore le grincheux. Et vous quel personnage jouez-vous? Vous n’êtes pas votre rôle mais ce rôle est une partie de vous. Une partie que vous choisissez alors d’exercer à ce moment. Alors Troll ou Clown ce soir?
Là encore acceptez les choses comme elles sont et peut être arriverez vous à décaler votre regard sur les autres (un peu comme le clown ici).
Le conflit dans la savane.
Dans la savane, autour des plans d’eau, il y a une règle où les inimitiés entre espèces sont mises à part. En effet, autour de ces plans d’eau où chaque animal vient se désaltérer un pacte de non agression est de mise. Ce qui n’empêche en aucun cas, pour un Lion, de ne pas ressentir l’envie de croquer du zèbre.
Simplement, on met cela de coté pour un objectif plus grand, survivre. Imaginez vous alors autour de la table et observez les espèces assises. Prenez le temps d’attribuer une espèce à chacun des convives, d’observer leurs comportements, leurs interactions et si cela est bien raccord avec l’animal auquel vous pensez. Ceci sans oublier d’observer votre animal, vos comportement.
Soit: » en quel animal je me transforme habituellement et selon quel animal aimerais-je me comporter en fonction de mes valeurs? »
Animateur de radio
Souvent ce que l’on se dit des fêtes nous enferme autant que les fêtes en elle même. Notre tête nous en raconte tellement qu’au final nous ne percevons les choses qu’à travers son filtre. Comme si toutes c’est phrases que l’on se dit accumulaient devant nos yeux pour ne plus voir que cela. A l’instar de ce que j’ai pu écrire ici (comment gérer ses pensées) dans la façon de se décoller de ses pensées toxiques, imaginez alors que votre tête est une grande machine à produire de la pensée. Un peu comme une radio dont on ne pourrait pas changer la fréquence ni même l’éteindre.
Radio Relou
En revanche, il nous est tout à fait possible de travailler et agir malgré elle et la faire passer au second plan. Imaginez ce que votre tête va vous raconter à propos de ces fêtes. Juste avant, pendant ? Maintenant que vous avez identifié ces pensées il semble très probable que ce soit toujours la même rengaine, les même phrases qui piquent. Maintenant, si nous apprenions à identifier cette radio dès qu’elle se déclenche et à la nommer. Quelle nom donneriez à votre radio? Radio parano, radio rengaine?
Nommez cette radio à chaque fois qu’elle se mettra à émettre dans votre tête et peut être ces pensées ne vous accrocherons plus autant et vous laisserons agir; vous laisserons percevoir la soirée d’une autre manière.
3 Agir
Les exercices précédents sont avant tout destinés à pour permettre d’agir malgré la souffrance. Elle reste là mais elle prends moins de place. Or, tout n’est pas joué pour autant car le but est bel et bien de vous permettre d’agir « comme la personne que vous aimeriez être » plutôt que de creuser votre trou.
Identifiez alors les trois plus petites actions que vous pourriez engager et qui vous rapprocheraient de vos valeurs, celles que vous avez identifiées précédemment (le simple fait d’être présent est déjà une action!). Bien souvent l’on s’imagine des actions bien trop difficiles à réaliser, tenir des conversations dont on ne trouve aucun intérêt, faire un repas pour 15 personnes…. Non, ici il s’agit plus simplement d’opter pour la stratégie des petits pas.
3 petites actions à compléter au cours de chacune ces deux soirées. Petites mais qui vous rapprochent…
4 Se remercier
N’oubliez pas de faire le point à la fin de la soirée et de vous remercier pour les efforts faits pour avancer malgré cette souffrance et ce indépendamment des résultats !Un gramme de compassion en fait jamais de mal, nous l’avons vu ici : La compassion c’est bon!
Vous voilà paré.e pour affronter ces moments délicats mais…en dansant, je l’espère. Bien évidemment cet article ne fait pas office de potion magique, j’en suis conscient, mais peut être vous aidera-t-il à moins creuser.
Au lieu de maudire les ténèbres,
allume donc une petite lumière.
Proverbe Chinois
Bonne de valse de fin d’année et n’oubliez pas: C’est comme ça, ça va passer…
Yannick